Dans sa théorie économique Adam Smith ne parle jamais d’entreprise. Il y a seulement un marché à savoir un tissu de relations d’échanges entre individus. Quand on regarde dans l’histoire ou même dans les différentes civilisations on voit bien par exemple que les égyptiens qui ont construit des pyramides étaient libres et indépendants, chez les inuits, les touaregs et les peuples d’Amazonie inutile d’entreprises pour faire fonctionner la société.
En fait notre vie à tous points de vue (personnelle, spirituelle, économique, sociale, politique,…) est avant tout une construction mentale qui nous structure et peut même nous emprisonner. Pour nous rassurer et nous rendre compréhensible et contrôlable une réalité par nature complexe, nous construisons un modèle mental idéal. Toute notre économie repose sur les entreprises et donc il y a deux façons de relancer l’économie : par l’offre et par la demande.
Or nous en avons vu quelques unes plus haut, il existe un très grand nombre de façon de créer de la valeur autres que par les entreprises. Mais il ne faut pas confondre « créer de la valeur » et « faire de la croissance ». Dans un monde aux ressources limitées le gaspillage nécessaire à la croissance n’a qu’un temps. Construire de la valeur c’est ménager une marge suffisante dans les modes de fonctionnement et d’interactions économiques entre les acteurs pour que chacun y trouve sa place, puisse vivre « … et construire du sens ».
Aujourd’hui
– on dérégule les accès et les collectes des ressources. Qu’elles soient d’ailleurs naturelles, personnelles (données), humaines (travail),…
Cela conduit nécessairement vers une surexploitation des ressources jusqu’à épuisement.
– on centralise les pouvoirs, les données, … entre les mains de grands groupes.
Cela conduit à une limitation de nos libertés et de nos capacités à adapter le système à nos besoins.
A terme tout ce qui faisait vivre des millions d’indépendants (taxi, avocats, plombiers, notaires, médecins, menuisiers,…) sera contrôlé par les grands groupes (pour les marchés lucratifs). On n’interdira pas à ces indépendants d’exercer leurs métiers simplement ils devront satisfaire à tellement d’obligations (normes, assurances, certifications,…) qu’ils ne pourront plus exercer. Les marchés appauvris par les modèles gratuits (locations diverses, hôtellerie, transports,…) n’intéresseront les grands acteurs que sur la position d’intermédiaires (Airbnb, covoiturage, …).
La solidarité (santé, chômage, vieillesse,…) présentées à toute la société par des « économistes » libéraux comme une charge inacceptable sera réduite au détriment de tous.
Autrement dit soit nous considérons la société comme une masse qu’on vend au kilo, quand elle a encore un peu de valeur et n’est pas considérée comme une charge. Soit on essaie de tirer profit de cette diversité pour créer une multitude de nouvelles interactions (seul moyen de créer de la valeur). Or pour créer ces interactions et éviter les tentations de puissance (et de monopole) il faut de petites unités. Un peu comme un organisme vivant.