On est passé très rapidement d’un économie basée sur le principe de vendre un bien ou un service à un client (s’il s’agissait de nos propres produits ou services on était producteur ou prestataire ; s’il s’agissait de revente on était intermédiaire) à une économie de plus en plus basée sur le client. Il ne s’agit plus de lui vendre ce que l’on a ou ce que l’on sait faire mais de prendre une marge sur ce qui l’intéresse et que d’autres se proposent de faire. Et comme la concurrence est rude ces « producteurs ou prestataires finaux » réduisent de plus en plus leur marge. Dans un premier temps ils n’en souffrent pas parce que comme ils disent « c’est un complément ». Seulement voilà ces compléments sur lesquels on est prêt à consentir de grosses baisses car « on n’en vit pas » attaquent maintenant la majeure partie de l’économie : transport, location de matériels, enseignement, conseils, services, produits (certains sites vous proposent maintenant les fichiers pour réaliser un produit ou un meubles avec des imprimantes ou des moyens mutualisés seul ou assisté),…
Or ce n’est pas la mutualisation de moyens qui crée de la valeur (c’est toujours ce que l’on fait en temps de crise). Ce qui crée de la valeur c’est de vendre quelque chose plus cher que ce que ça nous a coûté à produire, distribuer,… pour en dégager une marge suffisante pour rétribuer une équipe, payer ses charges (et donc financer l’entretien des routes, la solidarité,…) et financer son développement. Or il n’est pas question de cela dans la majeure partie des mutualisations.
La mutualisation est le même mirage que le modèle économique de la gratuité. Il ne profite qu’à ceux qui sont tout en haut de la pyramide parce que dans le premier cas quelque soit le montant ils en tirent un pourcentage, dans le second cas ce qui a un prix c’est hyperfichage de des clients (le client devient le produit qu’on vend à d’autres). Dans les deux cas tous les acteurs intermédiaires s’appauvrissent. Ce qui est dramatique c’est que progressivement ce qui a de la valeur sur un marché hyper-concurrentiel de crise ce n’est plus l’humain qui devient quasiment interchangeable (sa force, ses compétences, son expérience) ce sont les outils qu’il serait trop couteux d’acquérir ou de louer dans le système traditionnel.
Le système est très pervers car dans un premier temps chacun est bien heureux de payer moins cher et s’y habitue tellement vite qu’il refuse catégoriquement de payer à nouveau le vrai prix comme avant.
En fait la mutualisation considérée individuellement est une condamnation à l’appauvrissement généralisé. La mutualisation doit être au sein d’un système savant de contreparties, ne doit porter que sur certains moyens et services dans la mesure où cela sert à créer un système de valeur intéressant un grand nombre de parties prenantes et qu’aucune n’aurait pu constituer seules.
Ce sont ces modèles combinatoires que SG-LINKS vous aide à élaborer.